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Etienne Daho
Les Solidarités 2024
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24 de ago. de 2024
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Etienne Daho Biography
Six années se sont écoulées depuis L’Invitation, son dernier album studio, mais Etienne Daho aura occupé sans discontinuer les conversations. Pour saluer son travail de producteur sur le premier album de Lou Doillon ou simplement parce qu’il reste à l’évidence le plus influent des grands aînés de la pop en France, abondamment cité en modèle aussi bien chez les jeunes sorciers de l’Electro que chez les auteurs de chansons, ou comme icône de style débordant largement du cercle de la musique. Rarement, ainsi, un nouvel album français aura été aussi attendu que Les chansons de l’innocence retrouvée, le premier pour son nouveau label, et le dixième joyau d’une discographie sans fausse note ni faiblesse. Depuis ses débuts aux Transmusicales de Rennes en 79, Daho a traversé les époques avec une élé- gance et une distinction remarquables, poussé toujours vers l’aventure, la modernité, sans rien abandonner en chemin des raisons vitales pour lesquelles il était venu à la musique. A l’heure où les longues carrières finissent toujours par s’étioler lentement, Daho a conservé un rapport quasi juvénile à son travail, faisant preuve d’un enthousiasme jamais forcé qu’il fortifie par une expérience plus impressionnante à chaque album. Une seule écoute suffit à s’en persuader, Les chansons de l’innocence retrouvée conjugue au présent la vivacité fiévreuse de Paris Ailleurs et la plénitude sensuelle de corps et armes, l’hédonisme ardent d’Eden et la majesté de L’Invitation, mais ceux qui l’ont entendu savent déjà qu’il les surpasse tous. Cet album est aussi le fruit d’un travail en binôme, pour l’écriture et la réalisation, avec l’un de ses plus anciens complice, l’ex-moitié des Valentins Jean-Louis Piérot qui a également mixé l’album. Pour la première fois pourtant, ils se sont retrouvés en tête à tête pour une longue période de composition et de mise en relief de chansons aux ambitions extra larges. Etienne a démarré l’écriture pendant deux mois à Rome (où il ne s’était jamais rendu auparavant, même en week-end), et il reste de ces premières esquisses devenues fresques l’une des chanson phare de l’album, le somptueux L’homme qui marche, baptisé d’après la sculpture de Giacometti. Poursuivi à Londres, ville où Daho possède ses repères et dont les fantômes continuent de nourrir son imaginaire, l’album a évidemment pris un tournant british qui n’était pas voulu au départ. Etienne pensait au contraire intituler l’album Diskonoir et envisageait l’ensemble à l’image du premier single, Les chansons de l’innocence. S’il demeure une forte empreinte soul, et si l’un des mythes du disco, Nile Rodgers, fait deux apparitions remarquées sur l’album, c’est au songwriting britannique des sixties, et aux musiques de films de la même époque, que l’on songe en premier. A John Barry pour les orchestrations panoramiques et les claviers baroques, à Bowie et au Pink Floyd des débuts pour la virtuo- sité des mélodies et l’effervescence de la production. A Gainsbourg et ses arrangeurs, aussi, pour ce qu’ils parvinrent à importer d’Angleterre dans la pop française, et dont Daho se pose en héritier incontestable. Le groove sombre et les chœurs lumineux, les cordes en planeur et les motifs psychédéliques du morceau d’ouverture, Le Baiser du destin, donnent ainsi le ton du disque. Daho a vu grand, et il s’est adjoint pour cela les services de Richard Woodcraft (Last Shadow Puppets). Avec Sally Herbert, violo- niste et orchestratrice de cordes chevronnée, Woodcraft a ainsi transformé les désirs de culmination pop des frenchies en réalité. Celle-ci est notamment palpable tout au long de la première moitié de l’album, véritable explosion sensorielle que traversent la silhouette de Initials BB (Un nouveau printemps) ou les frissons fiévreux soulignés de guitares wah-wah des Torrents défendus. La peau dure, tout aussi accrocheur, ressemble déjà à l’un des classiques de Daho, alors que Le Malentendu l’entraîne dans une montée lyrique plus inhabituelle. Grand amateur de vinyles, Etienne a voulu que son album soit découpé en deux faces distinctes. La seconde débute avec L’Etrangère, où il croise deux de ses héros New Yorkais de toujours, Nile Rodgers et Debbie Harry, pour une évocation en abyme des noces ultimes du disco et du punk dans le Manhattan de la fin des années 70. Un bonheur dangereux, dans un registre plus aérien, convoque les souvenirs des comédies musicales des années 50, alors que le plus minimaliste En surface se distingue du reste pour la bonne raison qu’il fut co-écrit, avec Dominique A. Nouveau morceau de bravoure avant le final sous les boules à facettes des Chansons de l’innocence, Onze mille vierges est comme une filature en mode parlé-chanté sur les traces de Francis Bacon, de Paris à Soho. Londres a profondément irrigué les textes écrits sur place par Etienne, mais au-delà de cette toile de fond, ce sont avant tout les thèmes uni- versels chers à Daho qui ressurgissent encore et toujours, comme celui du destin, ou la recherche obstinée de l’extase, de cette « innocence » originelle et des échanges fertiles qu’elle fait éclore. Toujours disposé à mettre en lumière ceux qu’il aime, il a ainsi convié sur l’album une jeune garde qui apparaît en filigrane des chansons, comme Jehnny Beth de Savages, François Marry de François and The Atlas Mountains, Yan Wagner ou encore les new-yorkaises de Au Revoir Simone. Certains de ses amis proches ayant disparu ces dernières années (Jacno, Bashung, Daniel Darc), Daho plus que jamais avait besoin de se sentir vivant, et cet album est l’une des preuves les plus éclatantes de cette vitalité. L’Innocence retrouvée, c’est aussi l’autre définition de l’éternelle jeunesse. « Blitz » - Nouvel album disponible CD https://EtienneDaho.lnk.to/BlitzPhysiqueCD Vinyle https://EtienneDaho.lnk.to/BlitzPhysiqueVinyle Coffret 45T Limité https://EtienneDaho.lnk.to/BlitzBox Digital https://EtienneDaho.lnk.to/BlitzDigital
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