Alexandre Désilets pose son ver magnifié sur la musique pour insuffler le beau dans la noirceur. Sa voix, à une amplitude vocale unique et texturée, reste résolument son instrument autant que moteur de sa création. Ses canons vocaux, tout en haut du patrimoine québécois, décuplent quelque chose de grandiose où la surprise est au rendez-vous à chaque tournant; une poésie empreinte de modernité, portée par la voix remarquable et incontournable du mélodiste surdoué.

Au fil du temps et des créations, l’auteur-compositeur-interprète a décuplé les disciplines et investi le corps par le mouvement (Danse Lhasa danse, PPS Danse, Cas Public), endossant par le fait même le statut d’artiste de tête, de corps et de cœur. Trois albums se sont succédé sous ses impulsions, Escalader l’ivresse (2008), La garde (2010) et Fancy Ghetto (2014), réaffirmant chaque fois un peu plus fort le vibrant talent de l’homme, imposant une signature affinée.

Cumulant une expérience constellée de prix et de mentions (Festival de la chanson de Granby, GAMIQ, ADISQ, Prix Félix-Leclerc, etc.), Désilets s’approprie les planches comme peu y parviennent depuis plus d’une décennie, d’un geste sensible, agile, au sommet de sa maîtrise.

Après son projet d’envergure Windigo, un album orchestral qui lui a valu deux Félix au gala de l’ADISQ 2017, on le retrouve au cœur d’une création Indie-pop réfléchie, EXTRAVAGANZA. En collaboration avec le guitariste aux riffs contagieux Jean-François Beaudet (Belle et Bum, etc.), ce nouvel EP propose une démarche puissante aux couleurs électro, passant par des sonorités vivantes et kaléidoscopiques.

Alexandre Désilets délie son œuvre comme jamais auparavant. Ses rythmes dansants et contagieux, ses chœurs impressionnants, sa coupure pour laisser place à des moments lyriques inattendus sont teintés d’une cohérence qui nous garde éveillés, attentifs et très reconnaissants de pouvoir retrouver à nouveau notre bijou québécois.