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Lino Officiel Biography

“Je prends ce que la vie me donne et rends ce que la légende me prête” Y a-t-il  un second acte dans la vie des prodiges ? Où aller quand on a marqué au fer rouge l'époque qui vous vu naître ? De nombreux artistes (de Jimi Hendrix à Kurt Cobain) n'ont pas dépassé leur vingt septième anniversaire. Plus loin de nous, Wolfgang Amadeus Mozart est mort, épuisé par son génie, à 35 ans, en pleine composition  de son Requiem.  Mais qu'en quel rapport avec Lino, rappeur discret au talent éclatant. Après des années d'absence, le rappeur se réclame de Mozart pour mieux conjurer le sort. Rebaptisé Wolfgang le temps d'un morceau, Lino nous livre son deuxième album solo. Ultime pied de nez, il l’a intitulé Requiem. En 1998, avec l'album monument Quelques gouttes suffisent, Lino bouleversait un rap français tout juste sorti de l'enfance. Réalisé avec son groupe Ärsenik, certi de classiques et répandu à 300 000 exemplaires, l'album installa Lino dans l'élite d'une génération qui renouvelait les codes édictés par les pionniers (IAM ou Ministère AMER. Resté fidèle à son groupe Ärsenik, Lino s'est ensuite sculpté une aura de rappeur culte, ultra-courtisé (ses collaborations vont de Akhenaton à Pharell Williams) et prêtant parfois sa plume à ses pairs. En 2005, son premier album solo Paradis Assassiné décrivait le globe comme un Eden dévasté par l'Homme. Depuis, seule la compilation Radio Bitume (sortie sans son accord) était venue rappeler que la meilleure plume du rap français était un résident du Val d'Oise, as de la mauvaise conscience éthylique et de la lucidité douloureuse. "Si les hommes naissent pour mourir, les requiem sont des berceuses" Pour son deuxième album solo, Lino a choisi un titre à la fois grave et ironique : Requiem. Grave comme le chant funèbre d'un Paradis qui n'a pas ressuscité depuis son dernier album. Et grave parce que Lino y rappe les petites morts quotidiennes qui rythment l'existence. Mais ironique parce qu'en tant qu'artiste et auteur, il ne ne s'est jamais mieux porté. Tout au long de l'album, son écriture transforme notre 21eme siècle en épilogue cotonneux de la Bible : Jésus Christ a la gouaille de Michel Audiard, la Faucheuse fait du covoiturage et laisse des appels en absence, Lucifer pose pour des selfies et la Banque Goldman Sachs s'est payé le luxe de réécrire les Evangiles. Certes, il y a peu d'espoir dans Requiem, beaucoup de cynisme. Mais si le cynisme est une preuve de bonne santé, Lino pète le feu. Les premiers extraits (Douzième Lettre, VLB, Wolfgang) prouvent qu'il a conservé sa gouaille légendaire. Mieux, le coeur de Requiem se double d'une envie de perspective, d'une acuité nouvelle de Lino au monde qui l'entoure. Au fil de l’album, il s’élève au-delà des horizons verticaux et des grands ensembles (7 milliards sous le ciel, Dis-moi à quoi tu rêves). Et, puisque ce qui est inéluctable est déjà arrivé, il décrit aussi un Monde où nous sommes déjà morts (“L’âge adulte, c’est le cimetière des rêveurs”), rempli de “foules sous tranxenn”. Un Monde où Endemol a remplacé l’Education Nationale où les “IVG se font en shootant les cygognes” et où même les canons sciés affichent un insolent sourire en coin. Citant Brassens ou le Renaud des débuts, Lino replace aussi le rap dans l’héritage d’une chanson française qui assume ses opinions et son sens de la provocation. Ainsi dans les titres Le Flingue à Renaud ou Ne m’appelle plus rappeur, il joue avec la poupée vaudou d’un ancien président, envoie balader les professionnels de l’indignation permanente ou s’interroge sur les limites de la liberté d’expression (Suicide commercial). Tout le long, notamment, dans le titre Faute de français (en compagnie du chanteur Doku), son regard est aussi mordant que désabusé. Surtout quand il évoque le repli sur soi, le communautarisme et les crispations fréquentes d’une société française, où l’on verse de “L’essence de Guerlain sur les tensions raciales”. “Sur le pavé de mon enfance, on était, blanc, noir, arabe ; crois pas que j’insiste mais dès le bac à sable, la vie commence comme une blague raciste” Là où l’époque enseigne aux rappeurs à enfiler les “punchlines” comme des perles, l’écriture de Lino joue sur l’enchevêtrement de ses rimes pour dessiner au mieux les contours de sa vision du monde. Avec lui, les sonorités ricochent sur des morceaux entiers, rappelant que si le rap est affaire de fougue, il n’est rien sans technique. Réalisateur auto-proclamé de “films pour aveugles”, Lino convoque d’illustres références comme Apocalypse Now, 21 Grammes ou la filmographie de George Roméro. En toute logique, les compositeurs qui l’entourent (sous l’égide de Tefa, réalisateur de l’album) se mettent au diaposon avec une Bande Originale ample et tendue. Leurs compositions viennent parfaitement habiller les mots de Lino et ses invités : son groupe Ärsenik se réunit avant un troisième album imminent (Ne M’appelle plus rappeur) ; Niro et Sofiane illustrent un cas d’école de la rue de La Bicrave ; Youssoupha et Zaho offrent une nouvelle perspective à 7 milliards sous le ciel. Toujours dans son envie de prendre de la hauteur, Lino s’entoure de Fali Poupa pour évoquer l’unité panafricaine (“Peuple qui danse”) et de Corneille pour un “Brûleur de Frontière” étonnamment apaisé. “La violence renvoie les balles comme Federer ; Jeu, set et match : service funéraire” Passé un magistral Reqiuem de conclusion de l’album, la question se pose à nouveau : où aller quand on marqué son époque une première fois ? Requiem offre des éléments de réponse. Maîtrisant son art comme peu de monde aujourd’hui, Lino suit sa route et conserve son exigence. Loin des formules, il livre un album de rap aussi adulte que vif, mûr que cogneur. Et tant pis si le rap est réduit par certains à une culture adolescente. Tant pis si l’époque confond valeurs et slogans, “exister” et “avoir des vues sur youtube”. Lino s’en fout : après le coup de maître de Requiem, il ira où les BPM le mènent, libre et sans regrets. Car si, dans ce Monde, tout est tragique, rien n’est non plus jamais vraiment grave. Comprenne qui pourra. Yacine Badday • Album "Requiem" disponible: iTunes → http://po.st/Requiem Fnac → http://po.st/RequiemF
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