Derya Yıldırım & Grup Şimşek

Derya Yýldýrým chante la chanson que sa grand-mère avait l’habitude de chanter — un vieux standard folklorique anatolien appelé « Hop Bico », qui se traduit approximativement par « Sautille, Bico ». Mais la version que chantait la grand-mère de Derya était différente — elle y mettait sa propre touche. Et celle de Derya est encore différente — actualisée pour le XXIe siècle avec une touche psychédélique lente et ses propres vocalises hypnotiques. C’est intentionnel. Derya insiste sur le fait que si vous jouez une vieille chanson folklorique, vous devez y apporter quelque chose de nouveau, « sinon autant écouter l’ancien enregistrement ». Son père l’a poussée à apprendre divers instruments, en commençant par le baðlama, un luth turc à sept cordes. Ensuite, elle s’est mise à la guitare, au piano et au saxophone. Bien qu’elle soit multi-instrumentiste, Derya s’est toujours sentie attirée par le son du baðlama — « il y a quelque chose de très magique dans cet instrument ». Avec le prochain album de son groupe Grup Þimþek, intitulé Yarýn Yoksa (« S’il n’y a pas de demain »), Derya poursuit son chemin en revitalisant la musique et les instruments folkloriques anatoliens, en mêlant des mélodies intemporelles à une touche psychédélique moderne. Il y a dix ans, lors d’un projet de théâtre communautaire, Derya a rencontré les musiciens français Graham Mushnik et Antonin Voyant du label Catapulte Records, et a formé le groupe Grup Þimþek avec eux. Helen Wells, une batteuse originaire du Cap, en Afrique du Sud, les a rejoints en 2021. Bien que le groupe soit véritablement international, il rejette le terme de « musique du monde », préférant celui de « musique ultranationale », qu’ils disent suggérer un son plus inclusif ou « au-delà des frontières ». DY&GS incarnent ce qui définit la musique folklorique anatolienne — « Il faut un groove et une mélodie, et tout autour est libre. » Cette philosophie guide l’écriture des chansons du groupe et leur manière d’interpréter les standards du folklore anatolien. « Je crois que les mélodies ne doivent pas être modifiées, car nous avons la responsabilité de préserver la musique de manière juste. Nos versions respectent les racines. Ce sont les mêmes paroles et mélodies, mais avec une âme peut-être différente. » Bien qu’il soit facile de penser que la musique folklorique appartient au passé, elle insiste sur le fait qu’elle est tout aussi importante aujourd’hui. « Certains de ces poèmes ont été écrits il y a des centaines d’années, mais ils sont toujours pertinents. Cette musique est tellement importante parce qu’elle reste la voix du peuple, des minorités et des opprimés. » Après avoir autoproduit plusieurs albums, le groupe a signé avec le label new-yorkais Big Crown Records en 2024 et a collaboré avec le producteur nommé aux Grammy Awards, Leon Michels (El Michels Affair), pour Yarýn Yoksa. Le nouvel album incarne leur équilibre entre préservation et innovation à travers neuf compositions originales et trois chansons folkloriques traditionnelles. C’est un disque qui enchantera tout auditeur, quelles que soient les barrières linguistiques, avec la passion et l’authenticité de Derya mises en avant et une musique trop émouvante pour être ignorée. Yarýn Yoksa est certain de captiver les cœurs et les esprits de tous ceux qui l’écouteront, et attendez seulement de les voir le jouer en live…