Darius (CH)

Mars Red Sky : l’éloge de l’(a)pesanteur, ou comment rapprocher les antipodes. En couche de fond, une épaisseur rythmique scrupuleusement chipée à Black Sabbath (quand c’était bien), et en garniture une voix gracile, presque angélique, qui maintient les Bordelais hors de tous les traquenards du stoner à moustache. Il y a du Pink Floyd et du King Crimson pour le petit côté prog-intello, du Health ou du Katatonia dans la délicatesse à rebrousse-poil, et quand même du Electric Wizard pour l’huile de moteur. « Post-rock » en 2024, ça sonne un peu vintage, hein ? On va éviter de coller ça sur Darius, qui sont sévèrement contemporains : du rock instrumental, certes, mais avec une triplette de guitares et une section rythmique taillée dans le roc pour une synthèse efficace des musiques modernes: riffs cult-of-lunaires, ambiances cinématiques, psychédélisme luxuriant, et même une petite pointe d’emo 90’s si on tend le lobe. Les morceaux font parfois trois minutes, parfois dix, hé ben ils sont toujours un peu trop courts.