Les Talens Lyriques

Kubilaï, le souverain des Tartares, a de nombreux ennuis : les fonctionnaires de la cour complotent, son propre fils est si stupide que la princesse du pays voisin ne veut pas l'épouser, et pour ne rien arranger, un couple d'aventuriers italiens bouleverse les traditions de leur pays. L'opéra-comique Cublai, gran kan de' Tartari de Giambattista Casti avec une musique d'Antonio Salieri semble se dérouler à Catai, mais en réalité il met en scène les conditions des cours royales européennes, en particulier celles du tsar russe. Comment les puissants assument-ils la responsabilité de leur pays ? C’est la question centrale que soulèvent les auteurs dans l’esprit du siècle des Lumières européen. Mais comme la Russie était une alliée de l’empereur Joseph II, celui-ci annula rapidement la première après le début de la guerre de Turquie en 1787. En conséquence, l'un des opéras les plus insolites du XVIIIe siècle, qui s'inspire de la comédie de la Commedia dell'arte et n'est guère inférieur aux œuvres de Jacques Offenbach par son acuité satirique, est tombé dans l'oubli pendant plus de 200 ans. Le chef d'orchestre Christophe Rousset, engagé depuis de nombreuses années dans la musique d'Antonio Salieri, répétera désormais la première tardive de la version originale italienne de Cublai, gran kan de' Tartari . En italien avec surtitres allemands et anglais