Anita Farmine

NAÎTRE ET DEVENIR

C'est à Chiraz, le 21 septembre 1978, dans un Iran en plein bouleversement politique et juste à l'aube de la révolution islamique, qu'Anita Farmine chante sa première note. Une mère française, un père iranien, tous les deux professeurs et progressistes, voilà qui présageait une personnalité affirmée pour ce bébé qu'ils appelèrent Anita. Le doux patronyme de Farmine a été choisi par son père qui a eu l'occasion de changer son nom originel pour le transformer en un cri : F.A.R.M.I.N. sont les initiales de Fight Against Racism Monarchy Imperialism and Nazism.


Anita fréquente une école américaine dès son plus jeune âge. De son enfance au cœur de ce chaotique Iran, elle ne garde que peu de souvenirs, mises à part quelques alertes à la bombe. Aux cinq ans d'Anita, incapables de rester vivre dans un système qu'ils n'approuvent pas, ses parents décident de migrer. Ils arrivent en Algérie pour travailler.

Nouveau départ pour Anita Farmine, cette fois-ci dans une école française, entourée d'enfants de coopérants professeurs venus du monde entier, des Polonais aux Péruviens en passant par des enfants d'Afrique Noire, dans un environnement pluriculturel dont on peut être certain qu'il sera déterminant pour sa musique. C'est pendant ces deux ans en Algérie, parmi ces personnes venues des quatre coins du monde, qu'elle découvre l'immensité des possibilités de la musique et le langage universel de l'émotion.

Et enfin, elle découvre à 7 ans la patrie de sa mère. Dunkerque l'accueille ; son instituteur anime les cours de musique en s'accompagnant à la guitare et c'est à chaque fois une émotion incontrôlable pour la jeune Anita. La Callas lui en procure d'encore plus grandes et lui donne l'envie de s'inscrire dans une école de musique où elle commence le chant lyrique et le piano classique à l'âge de neuf ans. Nouvelle migration vers Orléans trois ans plus tard, ville dans laquelle elle continue à apprendre le piano et garde en elle cette envie irrépressible de chanter. Tout en écoutant les Doors, les Pink Floyd et Bob Marley, Anita approfondit l'anglais à l'université. A 24 ans, elle s'engage sérieusement sur la route de la chanson. Elle intègre plusieurs groupes de musique, de styles différents et donne des cours de chant.

Des cultures iranienne, algérienne, anglo-saxonne, Anita Farmine a beaucoup appris et a construit son identité, mais elle sent sa place en France. Ce n'est qu'à l'âge de 27 ans que notre chanteuse commence à écrire et composer.

Le caractère hybride de l'art d'Anita Farmine se retrouve jusque dans son processus de création, car la chanteuse ne compose jamais de la même manière : elle peut s'inspirer tout autant d'accords qu'elle plaque au piano, lui évoquant des mélodies et des paroles en anglais, en persan ou en français, que de poèmes iraniens. Sa musique parfois métriquement surprenante, aux harmonies parfois non conventionnelles, s'écrit difficilement parce-qu'elle est basée sur le ressenti. Et c'est très certainement ce qui en fait toute la richesse et la poésie, ce qui laisse place à l'évasion et aux émotions infinies.

Anita Farmine est incontestablement la preuve que venir de, c'est devenir.

-----------------------

BE BORN AND BECOME

It is in Chiraz, Iran, on September 21st 1978 that Anita Farmine got to sing her first note. In Iran that was in total political upheaval, on the eve of the Islamic Revolution.
A French mother, an Iranian father, both teachers and progressive, which announced a strong personality for the baby they called Anita. The sweet surname Farmine was actually chosen by her father who had the opportunity to change his original name and made it a cry: FARMIN for Fight Against Racism Monarchy Imperialism and Nazism.
Anita was a pupil in an American school at an early age. She has kept few memories from her childhood in the midst of chaotic Iran, except for a few bomb alerts. When Anita was five, her parents, unable to put up with a system they disapproved, decided to migrate. They went to Algeria, to work.
That was a new start for Anita Farmine, in a French school, then, surrounded with « cooperative teachers’ » children coming from many places throughout the world, from Poland, from Peru, from Africa in a pluricultural environment which was quite certainly determining for her music. During these two years in Algeria, among these people with worldwide origins, she discovered the immense realm of music and the universal language of emotions.
At last, at the age of seven, she discovered her mother’s country. Dunkerque hosted her: her school teacher organised music workshops where he would play the guitar. Every time young Anita would be overwhelmed with uncontrollable emotions. Hearing La Callas made it even bigger, and made her want to register in a school of music, where she started studying opera singing and classical piano. She was nine then. Three years later, another migration led her and her family to Orléans where she kept studying the piano and her eagerness to sing. While she would listen to the Doors, Pink Floyd and Bob Marley, she would also study English at the university.
When she turned 24, she got more seriously into the path of singing. She joined several music bands, playing different styles, and started giving singing lessons.
From Iranian, Algerian, Anglo-Saxon cultures, Anita Farmine has learnt a lot and has built her identity but she feels at home in France.
Only when she was 27 did she start to compose music and write songs.
The hybrid characteristics of her art appear even in her creation process, for the singer never composes the same way: she may get inspired by chords she plays on the piano, evolving into melodies and lyrics in English, in Persian or in French, or by Persian poems. Her music is sometimes surprising according to metrics, has non conventional harmonies and is hardly ever written because it is based on feeling. And this is certainly its riches and poetry, for it leaves room to evasion and infinite emotions.
Anita Farmine is proof that to be born is to become.