Irrepressible Wrath

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… Alors que le jeune et fougueux Emilien, fraîchement titulaire d’un BEP en astrophysique nucléaire, partait à la cueillette aux champignons, il fit la rencontre impromptue de Fabien, trader philanthropique de son état. Le financier ne sachant s’exprimer que par des grognements inintelligibles, cela donna l’idée à Emilien, qui pratiquait la harpe électrique à sept cordes, de créer un groupe de « musique metôôôl » (comme on dit dans le Bouchonnois), genre très en vogue au Moyen-Orient. C’est dans le cadre d’un café-débat ayant pour thème « pour ou contre les trottinettes ? » que nos deux protagonistes à l’hygiène irréprochable firent la découverte d’Olivier, alors dissimulé sous un caillou. Ce dernier disposait de l’étonnante capacité de ne pas être un arbre ; il était donc tout à fait apte à endosser la responsabilité de second harpisto-sept-cordiste de la formation, pour les jours où notre astrophysicien national aurait piscine. Au détour d’une discussion animée sur la définition de l’univers du groupe prenant place dans un kebab vegan, les trois larrons eurent le privilège de croiser la route de Monseigneur Gwenaël. Ce dernier, entré dans les ordres après le traumatisme de la guerre du Viêt Nam, vivait en ermite dans des contrées reculées du 9-1, non loin du grand-duché des Pyramides, à l’époque sous domination du duc de Cortex. Ce nouveau compagnon souffrant de la maladie de Parkinson et de crises d’épilepsie à répétition le poussant à frénétiquement taper sur tout ce qui est susceptible de faire vibrer l’air, il fut de bon ton de lui proposer le poste de « batteur officiel de l’équipe de France ». Au terme de cette aventure épique, les quatre irrépressibles durent se rendre à l’évidence : le prix à payer pour pouvoir effectuer des répétitions dans un studio décent était bien trop élevé pour leurs bourses et leur goût prononcé pour la luxure. Ils mirent donc au point une stratégie des plus fourbes consistant à convaincre un cinquième acolyte à venir remplir leurs rangs. Afin de ne pas rendre l’ensemble musical plus inaudible qu’il ne l’était déjà, il fallait que ce dernier troubadour manque suffisamment d’amour-propre pour accepter de jouer avec un instrument débranché tout en donnant la conviction d’être un vrai musicien. Selon un sondage Ifop – Valeurs Actuelles – Chasse & Pêche Magazine, Seul un bassiste pouvait remplir cet office... Après des semaines à parcourir le forum 15-18 de jeuxvidéo.com, le choix de nos héros se porta tout naturellement sur Jean-Philippe, un joueur de maracas sénégalais bien connu dans son domaine d’activité. Devenus suffisamment solvables pour assurer la pérennité des répétitions hebdomadaires, les cinq p’tits wraps étaient fins prêts à en découdre pour répandre leur « musique metôôôl » par-delà les frontières de la galaxie…