GREG FONTAINE
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"Oh Mélodie rêve/D’écrin de plumes/Lovée dans l’éther/De rimes en peine/Au risque de perdre/Pied dans la brume/Grise et délétère/Des Amours chiennes" Telles sont les phrases qui ouvrent la première chanson de Rocca Maura. Propulsée par des arrangements et une rythmique qui l’envoient au septième ciel des grandes popsongs, Mélodie fait mieux qu’annoncer la couleur. Dans l’éclat musical de son texte comme dans le chatoiement de son instrumentation, elle déploie tout l’éventail de pigments et de nuances qui compose l’écriture de Greg Fontaine. Dans les six titres de Rocca Maura, dont le spectre expressif couvre autant la fougue incendiaire du rock que les frémissements du folk ou la langue sophistiquée de la pop orchestrale, transparaissent les généreuses exigences d’un homme allergique à la monochromie de l’ennui et aux à-plats de la banalité. Un auteur-compositeur-arrangeur-interprète qui, tournant le dos à quelques vieilles lunes de la chanson d’ici, n’asservit pas ses compositions à la dictature du texte tout-puissant, ne les réduit pas au rang de simples porte-parole. Avec toute la patience et toute la minutie du monde, Greg Fontaine, refusant de céder aux sirènes "de la facilité et de l’éphémère", orchestre de riches échanges entre le verbe, la mélodie, l’harmonie et l’orchestration. Dans le langage courant, cet artisanat porte un nom : c’est le métier de musicien, tout simplement. On oublie parfois ce que ce mot recoupe ; on est heureux de lui voir redonner ici sa plus juste définition. Pour en arriver aux hauteurs à la fois isolées et accueillantes de Rocca Maura, Greg Fontaine a suivi le chemin d’un homme que la musique a très tôt saisi et emporté ; ce qui veut dire que son parcours fut sinueux, escarpé parfois, mais formateur toujours, semé d’expériences et de découvertes qui l’ont aidé à trouver sa propre foulée, sa propre respiration. Il y aura eu les études de piano classique, puis l’initiation à la guitare en autodidacte ; les groupes de rock créés à l’adolescence du côté de Versailles sous l’influence du grunge, puis le saut sans filet dans l’écriture en français ; ou encore ce fantasme un temps poursuivi de devenir compositeur de musiques de films. Mais du piano à queue familial, sur lequel il s’amusait enfant à pianoter des ritournelles chipées notamment chez les Beatles, jusqu’au home-studio qu’il s’est aménagé dans son repaire aux alentours d’Avignon, la distance, au fond, n’est pas si grande. De l’un à l’autre court un fil, invisible mais incassable, tissé dans ces matières nobles que sont la nécessité de créer, la volupté de construire une mélodie de ses mains, la joie d’inventer un monde en sons, un monde en soi. "L’enregistrement est ce qui me plaît par-dessus tout", dit celui qui se présente en souriant comme un "adepte acharné et un peu borné du travail en solitaire, aimant aller au bout de ses idées. Je peux passer des jours et des nuits non-stop sur un arrangement : c’est un plaisir sans fin, par exemple, de chercher l’instrument qui fera le mieux sonner une phrase musicale. Pour chaque chanson, j’explore en général une dizaine de pistes possibles." Ce travail de fourmi, accompli dans le secret du home-studio, pourrait accoucher d’une musique confinée, scolaire ou maniérée. Il n’en est rien, parce que l’inspiration de Greg Fontaine s’est forgée au gré de vagabondages qui lui ont donné un caractère subtilement débridé et un goût certain pour les décloisonnements : sa sensibilité d’auditeur, qui le voit plébisciter des personnalités aussi fortes et diverses qu’Elliott Smith, Benjamin Biolay, Bon Iver, JP Nataf, Arcade Fire ou L, l’atteste. Refusant d’adhérer à une chapelle comme de se soumettre à un quelconque formatage, les six chansons de Rocca Maura portent surtout la signature d’un homme qui a su intérioriser, décanter et harmoniser tous les langages, sonorités et expériences de vie qui l’ont nourri. Soulevé par un grand tourbillon pop, La Débauche ("l’un de mes titres les plus anciens"), avec son texte trempé dans la noirceur des lendemains de rupture et des "vies en déclins", trouve ainsi son dénouement dans les arrangements lumineux et l’horizon dégagé des Bienheureux, pièce de choix taillée dans les fines dentelles du banjo, des cordes, du glockenspiel ou de la flûte traversière. La mélodie entraînante, les sonorités carillonnantes et le verbe grinçant du Cirque, invitation au rêve inspirée par le souvenir d’un retour malheureux à Paris et conclue par un flamboyant crescendo, trouvent un subtil écho dans Rocca Maura, valse douce chantant l’appel du large et du calme avant de se laisser gagner par la fièvre et le fracas des guitares électriques. "Ces contrastes correspondent bien à celui que je suis, confie Greg Fontaine : un stressé qui essaie de paraître serein, et qui a eu besoin de se mettre à l’écart de la ville pour s’épanouir." Ce mélange de tension et d’abandon, d’intensité et de détachement, fonde la matière à la fois mouvante et cohérente de cet EP, qui atteint son plus niveau d’épure et d’équilibre dans le superbe point d’orgue poétique, mélodique et instrumentale déposé par l’ultime Amater. La variété des humeurs et des climats brossés par Greg Fontaine, rejoint par endroits par les instrumentistes qui l’accompagnent sur scène (notamment la violoncelliste Véronika Soboljevski, le bassiste Arnaud Piquerez et le batteur Olivier Fauque), témoigne de la maîtrise avec laquelle il conduit son art. Aujourd’hui, le Français est cet affranchi qui, sans qu’on puisse le suspecter d’un quelconque délit d’imitation, peut à la fois citer comme éveilleurs Jacques Brel, qui l’a "plus aidé qu’écrasé" dans sa quête d’une langue française éminemment musicale, ou Sufjan Stevens, dont il admire "les paysages hyper complexes mais dans lesquels tout, pourtant, coule de source". Cette métaphore vaut qu’on s’y arrête ; car elle épouse parfaitement les contours, perspectives, reliefs et recoins de Rocca Maura, ce territoire imaginaire et indépendant que Greg Fontaine habite et arpente en créateur souverain. Ecouter Rocca Maura sur Deezer: http://bit.ly/AksSEc Acheter Rocca Maura sur iTunes: http://bit.ly/vRJkoW
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Genres:
Pop, Chanson Française, Folk, French, Rock
Band Members:
jake watt, greg fontaine, olivier fauque, arnaud piquerez, véronika soboljevski
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About GREG FONTAINE
"Oh Mélodie rêve/D’écrin de plumes/Lovée dans l’éther/De rimes en peine/Au risque de perdre/Pied dans la brume/Grise et délétère/Des Amours chiennes" Telles sont les phrases qui ouvrent la première chanson de Rocca Maura. Propulsée par des arrangements et une rythmique qui l’envoient au septième ciel des grandes popsongs, Mélodie fait mieux qu’annoncer la couleur. Dans l’éclat musical de son texte comme dans le chatoiement de son instrumentation, elle déploie tout l’éventail de pigments et de nuances qui compose l’écriture de Greg Fontaine. Dans les six titres de Rocca Maura, dont le spectre expressif couvre autant la fougue incendiaire du rock que les frémissements du folk ou la langue sophistiquée de la pop orchestrale, transparaissent les généreuses exigences d’un homme allergique à la monochromie de l’ennui et aux à-plats de la banalité. Un auteur-compositeur-arrangeur-interprète qui, tournant le dos à quelques vieilles lunes de la chanson d’ici, n’asservit pas ses compositions à la dictature du texte tout-puissant, ne les réduit pas au rang de simples porte-parole. Avec toute la patience et toute la minutie du monde, Greg Fontaine, refusant de céder aux sirènes "de la facilité et de l’éphémère", orchestre de riches échanges entre le verbe, la mélodie, l’harmonie et l’orchestration. Dans le langage courant, cet artisanat porte un nom : c’est le métier de musicien, tout simplement. On oublie parfois ce que ce mot recoupe ; on est heureux de lui voir redonner ici sa plus juste définition. Pour en arriver aux hauteurs à la fois isolées et accueillantes de Rocca Maura, Greg Fontaine a suivi le chemin d’un homme que la musique a très tôt saisi et emporté ; ce qui veut dire que son parcours fut sinueux, escarpé parfois, mais formateur toujours, semé d’expériences et de découvertes qui l’ont aidé à trouver sa propre foulée, sa propre respiration. Il y aura eu les études de piano classique, puis l’initiation à la guitare en autodidacte ; les groupes de rock créés à l’adolescence du côté de Versailles sous l’influence du grunge, puis le saut sans filet dans l’écriture en français ; ou encore ce fantasme un temps poursuivi de devenir compositeur de musiques de films. Mais du piano à queue familial, sur lequel il s’amusait enfant à pianoter des ritournelles chipées notamment chez les Beatles, jusqu’au home-studio qu’il s’est aménagé dans son repaire aux alentours d’Avignon, la distance, au fond, n’est pas si grande. De l’un à l’autre court un fil, invisible mais incassable, tissé dans ces matières nobles que sont la nécessité de créer, la volupté de construire une mélodie de ses mains, la joie d’inventer un monde en sons, un monde en soi. "L’enregistrement est ce qui me plaît par-dessus tout", dit celui qui se présente en souriant comme un "adepte acharné et un peu borné du travail en solitaire, aimant aller au bout de ses idées. Je peux passer des jours et des nuits non-stop sur un arrangement : c’est un plaisir sans fin, par exemple, de chercher l’instrument qui fera le mieux sonner une phrase musicale. Pour chaque chanson, j’explore en général une dizaine de pistes possibles." Ce travail de fourmi, accompli dans le secret du home-studio, pourrait accoucher d’une musique confinée, scolaire ou maniérée. Il n’en est rien, parce que l’inspiration de Greg Fontaine s’est forgée au gré de vagabondages qui lui ont donné un caractère subtilement débridé et un goût certain pour les décloisonnements : sa sensibilité d’auditeur, qui le voit plébisciter des personnalités aussi fortes et diverses qu’Elliott Smith, Benjamin Biolay, Bon Iver, JP Nataf, Arcade Fire ou L, l’atteste. Refusant d’adhérer à une chapelle comme de se soumettre à un quelconque formatage, les six chansons de Rocca Maura portent surtout la signature d’un homme qui a su intérioriser, décanter et harmoniser tous les langages, sonorités et expériences de vie qui l’ont nourri. Soulevé par un grand tourbillon pop, La Débauche ("l’un de mes titres les plus anciens"), avec son texte trempé dans la noirceur des lendemains de rupture et des "vies en déclins", trouve ainsi son dénouement dans les arrangements lumineux et l’horizon dégagé des Bienheureux, pièce de choix taillée dans les fines dentelles du banjo, des cordes, du glockenspiel ou de la flûte traversière. La mélodie entraînante, les sonorités carillonnantes et le verbe grinçant du Cirque, invitation au rêve inspirée par le souvenir d’un retour malheureux à Paris et conclue par un flamboyant crescendo, trouvent un subtil écho dans Rocca Maura, valse douce chantant l’appel du large et du calme avant de se laisser gagner par la fièvre et le fracas des guitares électriques. "Ces contrastes correspondent bien à celui que je suis, confie Greg Fontaine : un stressé qui essaie de paraître serein, et qui a eu besoin de se mettre à l’écart de la ville pour s’épanouir." Ce mélange de tension et d’abandon, d’intensité et de détachement, fonde la matière à la fois mouvante et cohérente de cet EP, qui atteint son plus niveau d’épure et d’équilibre dans le superbe point d’orgue poétique, mélodique et instrumentale déposé par l’ultime Amater. La variété des humeurs et des climats brossés par Greg Fontaine, rejoint par endroits par les instrumentistes qui l’accompagnent sur scène (notamment la violoncelliste Véronika Soboljevski, le bassiste Arnaud Piquerez et le batteur Olivier Fauque), témoigne de la maîtrise avec laquelle il conduit son art. Aujourd’hui, le Français est cet affranchi qui, sans qu’on puisse le suspecter d’un quelconque délit d’imitation, peut à la fois citer comme éveilleurs Jacques Brel, qui l’a "plus aidé qu’écrasé" dans sa quête d’une langue française éminemment musicale, ou Sufjan Stevens, dont il admire "les paysages hyper complexes mais dans lesquels tout, pourtant, coule de source". Cette métaphore vaut qu’on s’y arrête ; car elle épouse parfaitement les contours, perspectives, reliefs et recoins de Rocca Maura, ce territoire imaginaire et indépendant que Greg Fontaine habite et arpente en créateur souverain. Ecouter Rocca Maura sur Deezer: http://bit.ly/AksSEc Acheter Rocca Maura sur iTunes: http://bit.ly/vRJkoW
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