3scobar

Loin des lampes chaudes et des distos criardes actuelles, le projet 3scobar commence début 2009, à Saintes, en Charente Maritime, dans une ambiance d’avantage orientée vers la chanson française de bar, que vers le rock à cave bordelaise sentant la bière et la sueur. Une guitare/voix teintée de nostalgie et de névroses, mais qui peine à trouver sa place au milieu d’une scène rock bien en place localement. Une rencontre hasardeuse va pourtant donner un tournant radical au projet. Fraichement débarqué dans la ville, Tanguy sonne un soir à la porte de Matthieu. Il cherche à rencontrer des musiciens, et l’apéro débouche sur une soirée en caisson de répétition … pas forcement des plus prometteuses, mais l’idée est là, proposer un set électrique teinté de chansons rock et soutenu par des hurlements de sax à faire rougir un bélouga. Le « CSA » Tanguy Martin ne se contente pas de redessiner l’univers d’3scobar, mais avec Matthieu Roullet renoleau, ils vont chercher à creuser au plus profond de notre noirceur, de nos angoisses, nos déviances, … mettre à nu le laid, pour dévoiler le beau. Voilà un leitmotiv qui ne quitte pas le groupe, et qui restera sa marque de fabrique. « Développer une musique au pessimisme optimiste ». Les deux amis décide créer un univers autour de leur son. Et c’est là qu’3scobar prend toute sa signification. Jouer sur l’ambivalence de ce personnage à la vie si controversée, pour la retranscrire dans la création artistique. C’est dans la même optique que Matthieu et Tanguy créent Cartel M, l’association qui suivra le groupe, et développera le Cartel M@g, webzine mensuel, destiné à promouvoir les cultures indépendantes. Les premières compos font place aux premiers concerts. Une structure inhabituelle, clairement alternative, presque minimaliste … à grand renfort de distorsion, de grosse caisse au pied du guitariste, et de free jazz cuivré. Les premiers essais sont timides, grimés, déguisés, comme si malgré le son présent, l’honnêteté du texte, l’engagement, il y avait ce besoin de se cacher derrière un masque. Les dates s’enchainent, quelques premières parties, quelques enregistrements de concerts (signés « La Nouette » aux visuels réalisés par Sarah « Insomni’Art » Pelletier) quelques rencontres, l’occasion pour le duo 3scobar de développer sa culture de la géométrie variable … passer de simple groupe à une réelle idée de partage. Violon, percussions, batteurs, rappeurs, … la volonté de faire évoluer constamment sa musique, de se réinventer au fil des dates, de lui offrir des couleurs différentes, donne au combo l’envie de retrouver de nouvelles harmoniques. Un son plus musclé, tout en gardant cette part de poésie sombre qui caractérise 3scobar. Un premier bassiste, Samuel Cocu, du groupe « Respire », rejoint le groupe un temps, avant de laisser sa place à Damien Vallot, lui aussi bassiste, mais également et surtout contrebassiste. L’alchimie opère de suite, les nappes à l’archet apportant la profondeur qu’il manquait au groupe. Louis Palluau posera, lui aussi le premier, ses baguettes sur les fûts d’3scobar. La formation restera ainsi unie 6 mois durant. 6 mois pendant lesquels les dates s’enchainent en Poitou-Charente, et où le groupe travaille sur son premier Ep. L’identité est là, l’énergie également, et les textes évoluent eux aussi. Le discours se veut de plus en plus militant, plus engagé, sans rien perdre de la verve du début. « Il faut de la poésie pour réveiller les consciences », voilà le crédo que choisi 3scobar. Déménagement de Matthieu sur Bordeaux, Tanguy reste le seul Saintongeais, et les chemins se séparent. Louis quitte le groupe. Il n’est plus possible pour 3scobar de rester sans batterie. C’est alors que Chloé débarque. Chloé Bray, petite brune toute menue, arrivant directement du métal sans passer par la case départ, décidée à remettre le trio restant en selle. Elle fait l’effet d’une bouffée d’oxygène pour le groupe. Le set remis à plat, ce sont les compositions qui s’enchainent, et les concerts également. Du Poitou Charente, le groupe évolue vers l’Aquitaine et l’extérieur. Nouvelle hygiène dans le travail, gain de rigueur dans les morceaux. Elle grave dans le marbre une touche qui lui sera propre, et fera l’identité d’3scobar. L’ambiance des débuts est là, une bande de potes, avant d’être de simples membres d’un même projet. Le cocktail est efficace, et l’effet est radical. Le quatuor avance à une telle vitesse de croisière que deux mois après l’arrivée de Chloé, il entre en studio pour enregistrer son premier Ep. « Eros & Thanatos ». L’idée d’une continuité et d’un éternel recommencement entre vie et mort, amour et destruction, parfaitement illustré pour la pochette, par la graphiste Aurélie Dinant, avec qui travaille alors le groupe. Passage express à From the Mars Hotel Studio, et un 6 titres enregistré en 4 jours avec l’aide de Remy Fardègue. On y retrouve les thèmes chers au groupe, l’errance, la condition humaine, et son émancipation. 3scobar y glisse sa poésie militante et son rock sombre. Ce premier opus verra le jour en Février 2011. Ep bien accueilli, mais surtout tout à prouver, le groupe retourne dès lors sur scène, afin d’assurer la promotion de cet Ep tout en ambivalence lui aussi, et tourne deux clips, avec l’aide de Julien Raynaud, claviériste occasionnel d’3scobar, et surtout réalisateur et co-fondateur de la société Deuxième Séquence. L’Appel et 13h sont donc mis en images, et le dernier verra le jour après un tournage échelonné sur 5 mois, en septembre 2011. Nouveau départ, nouvelle arrivée, et c’est au tour de Damien de quitter le groupe, pour laisser sa place à Charly Bray. Charly, loin de rester en retrait, celui-ci va également s’investir immédiatement dans la dynamique 3scobar, offrant ainsi à ce nouveau quatuor un ligne rythmique des plus solides. Là encore, la famille Bray prend le projet à bras le corps, et de nouveaux morceaux voient rapidement le jour. 3scobar s’enferme donc pendant 3 mois, le temps de peaufiner un nouveau set, et surtout pour préparer son retour prochain en studio. Un nouvel Ep étant prévu pour cet hiver. L’activité du groupe n’étant pas uniquement basé sur la musique, Cartel M prend le relai en l’absence volontaire de dates, et co-organise une exposition afin de mettre en avant Aurélie Dinant et Quentin Salinier, respectivement graphiste et photographe, qui accompagnent le groupe depuis 2010. De nombreux projets à venir pour 2012 donc, … album, concerts, clips … car des choses à dire, écrire, chanter, le groupe n’en manque pas. L’époque n’est réellement pas à l’économie des mots ni au renoncement passif. http://www.3scobar.fr